Le travail psychanalytique, en particulier dans son orientation jungienne, va au-delà d’une simple approche thérapeutique. Il vise à soutenir le processus d’individualisation, puis d’individuation du sujet, afin de l’aider à "naître à soi-même". Cela se fait notamment à travers la création d'une relation dynamique entre le moi et le Soi, facilitée par une interaction entre le conscient et l'inconscient. L'objectif n’est pas d’atteindre le Soi, souvent idéalisé, mais de s’approcher d’une complétude psychique, d’une unité intérieure.
La psychanalyse, quelle que soit son approche, s’engage généralement après au moins un premier travail psychothérapeutique. Elle ne se focalise pas sur la résolution immédiate des problématiques latentes, mais sur leur compréhension en explorant l’inconscient. En psychanalyse, la guérison n'est pas l’objectif principal, mais émerge comme un effet secondaire du processus. Le travail thérapeutique interroge le sens profond des événements vécus, qu'il s'agisse de sensations, de directions ou de significations, et englobe l’être humain dans sa totalité, tant sur le plan pulsionnel, émotionnel, intellectuel que spirituel.
Une caractéristique majeure de la psychanalyse jungienne est sa double approche. Elle s'intéresse non seulement aux causes des souffrances, mais aussi à leur orientation future : "Pour aller vers quoi ?". L’inconscient n’est pas vu seulement comme un réservoir de matériaux refoulés, mais comme un ensemble de potentialités en attente de réalisation. L’analyse des rêves devient ainsi un outil central pour explorer ces potentialités et orienter le processus de transformation.
La relation comme agent de la guérison et de la transformation
La psychanalyse jungienne est envisagée comme une dialectique où le psychanalyste et le patient s’investissent mutuellement. Le travail analytique se déploie ainsi dans la tension entre deux pôles opposés : d’une part, le mouvement vers l’autonomie, le discernement et la séparation ; d’autre part, le besoin récurrent de chaque individu de se relier intimement à l’autre.
La relation transféro-contre-transférentielle ne se limite donc pas à une simple résultante des projections inconscientes des deux parties. Elle est envisagée à la fois comme un élément fondamental et actif dans le processus de guérison et comme l'agent de la transformation.
Le temps fait partie du processus
Concernant la durée de l’accompagnement, la psychanalyse fait partie des thérapies dites longues, s’étendant généralement sur plusieurs années, quatre ans semble le minimum requis. Le processus se divise en trois temps : la période d'entrée en matière, de confrontation avec l'inconscient et de confusion où les enjeux de transfert/contre transfert sont analysés. La durée exacte varie selon chaque individu, mais l’accompagnement repose sur l’engagement dans une relation thérapeutique étroite et durable, suivie d’une séparation progressive à la fin de la thérapie.